Tana Toraja 3

9, 10 et 11 Novembre 2012

Tana Toraja, ou le « Pays des Toraja », est un territoire énorme au sud Sulawesi. Commençons par un peu d’histoire. (Tout ce qui vient d’ici est issu du guide que nous avons eu lors de notre passage).

Les Toraja, dont le nom et l’orthographe ont évolué dans le temps est un peuple issu d’indochine, partis voilà plus de 2000 ans en campagne militaire par la voie des mers. N’étant pas très bon navigateurs, ils suivaient principalement le sens du vent, qui finit par les déposer à Sumatra. Un petit group resta, et les autres décidèrent de repartir, et ce d’île en île jusqu’au sulawesi. Ça c’est la version la plus probable. Celle des toraja, viens plutôt de leurs anciennes croyances (toujours pratiquée),  l’Aluk, qui voudrait qu’ils soient descendus du ciel par une grande échelle de bambou. Perso, je crois vachement plus a celle-ci, elle est plus classe et surtout elle colle bien au nom originel des Toraja, en langue bugis « To ri raya », « Ceux qui viennent du ciel ». Bref. Toujours est-il que tout se passait plutôt pas trop mal, il y a  avais les gens d’en haut (dans les montagnes) et les autres les gens d’en bas. Tout le monde vivait bien, puis vers 1900 des missionnaires Néerlandais sont arrivés et se sont dit, ok, Bingo, voilà du monde à convertir c’est bon pour nous ça. Au final : 80 % de chrétiens, en majorité protestants, 15 % d’animistes, dont les « Aluk », et 5% de musulmans. Même si au final ils sont dans une « grande religion Monothéiste », les croyances anciennes perdurent comme celle des rites funéraires.

Les rites funéraires chez les Toraja sont très importants d’un point de vue social. Bon, c’est comme partout me direz-vous, plus il y a de monde à votre enterrement, plus vous étiez riche. Ici, dans les trois grandes classes sociales, les rites funéraires sont les mêmes aux détails juste de la taille. Nous avons assisté au 4eme jour sur 5 des funérailles d’un Homme, décédé il y a de cela 9 Mois. En fait, tant que vous n’avez pas asse d’argent pour vos funérailles, vous n’êtes pas mort, vous êtes malade, et restez a la maison. L’argent ici est représenté par les buffles d’eau, belles bêtes à cornes utile dans nombre de domaines, et dans la vie de tous les jours pour les Toraja. Plus vous sacrifiez de buffles, plus vous aurez une grande place dans le « Paradis » tout en haut de l’échelle.

Les cornes des buffles sacrifiés

Lors de ces funérailles, il y a eu 6 bêtes sacrifiés, et une septième est dans l’attente de son sort. En effet, ce ne sont pas juste des sacrifices pour tuer, mais cela a également un rôle sociale, nourrir vos invités. La viande des bêtes est partagée entre les familles, amis et invités présents et est aussi cuisinée directement pour régaler tout ce petit monde et toutes les petites mains qui se sont affèrées a construire pour cet évènement des structures en bambou pour accueillir tout les invités, pour qu’ils aient un endroit où se reposer durant les festivités.

Le défunt en question (Je ne connais pas son nom) est donc décédé il y a neuf mois, c’est le temps qu’il a fallu pour cette famille de classe moyenne pour réunir l’argent, les denrées et les buffles pour l’honorer. Un buffle adulte coûte disons 11 Millions de roupias, (disons 900 €) et peut aller jusqu’à plus de 85 Millions, suivant si il est albinos…

Un buffle albinos n’est jamais intégralement sans couleur.

Pour cette cérémonie, il y a donc 6 buffles, et une dizaine de cochons qui ont étés sacrifiés pour l’occasion. Ça ne se passe pas bien sûr dans un abattoir, mais en face du défunt, sous la forme : Voici, nous sacrifions pour toi n Buffles… Vois comment nous te respectons. Les buffles sont égorgés autour de toute l’assistance, sans que cela n’émeuve qui que ce soit. Le tout est cuisiné, cuit sur place ou partagé directement entre les invités.

Le cochon n’a pas trop rigolé avec le cuisto !

Pour des cérémonies de gens plus riches, de la classe supérieur, il peut y avoir jusqu’à 150 bêtes sacrifiés sur la durée de la fête.il est important de noter que si l’épouse est survivante, au moment de son décés elle aura plus de bêtes sacrifiées en reconnaissance de sa vie dure d’épouse et de mère. Telle est la tradition. Après notre passage, le défunt sera descendu de sa tribune pour une prière puis enterré « au fond du jardin ».

Le pied d’éstale de l’homme d’honneur de la cérémonie, le défunt.

Historiquement, les Toraja n’étaient pas enterrés, mais leur cercueils étaient accrochés à même la roche, suivant les villages. Les cercueils restent la pour l’éternité, jusqu’à ne plus exister. Si le site de « Keté Ke’su » les plus vieux cercueils ont quelques 700 ans. De nos jours, des sortes de mausolée sont construits, plus sure pour le repos éternel.

Cercueil sculpté en bois massif Celui ci n’est pas tout jeune, mais je n’ai pas son age.

Les Cercueils en forme de Buffles sont destinés aux hommes, tandis que ceux en forme de cochons aux femmes. Ce n’est pas obligatoire, mais une spécificité retrouvée sur certains cercueils de ce village.

Cercueil « Buffle »

Le cercueil « Cochon »

Cela ressemble beaucoup aux catacombes mais en plein aire.  Certaine sépultures sont ornées de « Tau Tau », des poupées a l’effigie des défunts, pouvant porter leurs bijoux. Le taille et l’échelle des personnages est en fait du à la taille du tronc de bois utilisé pour tailler ces Tau Tau. Notez que la tau tau en violet porte les lunettes et l’alliance de la défunte  Ce trou dans la roche servant de tombeau est scellé par une grille métallique, pour éviter les pillages.

La Tau Tau Violette porte son alliance et ses lunettes.

Une autre particularité des Toraja sont les « Tongkonan Houses», ces maisons avec un drôle de toit, qui sont a l’origine des représentation de bateaux. Les premiers Toraja avaient peut être utilisé leurs rafiots pour bricoler des toits. Toujours est-il que ces maisons ont un importance capitale dans la vie sociale des Toraja. D’un, la première chose sous laquelle l’on passe en arrivant en pays Toraja par la route, et bien c’est une « Tongkonan House»,  pour nous souhaiter la bienvenue dans ce Pays.

Selamat Datang di Tana Toraja

Ensuite, ces maisons sur pilotis, de taille différentes sont toutes essentiellement orientés de la même manière, nord-sud, et construite de la même manière. Chaque maison possède trois niveaux. Le plus bas, (le sol) pour les buffles, le second est découpé en trois pièces, une principale, la pièce de vie et des invités, la chambre au nord, celle des enfants est également la cuisine et la pièce au sud la chambre des parents. Enfin le dernier niveau qui n’est est pas vraiment un est une sorte de grenier pour les affaires importantes. D’autres plus petites Tongkonan houses sont utilisés comme grenier dans le sens denrée, pour le riz. Traditionnellement  seule les femmes sont autorisés a entrer dans les greniers pour récupérer le riz.

A gauche orientés Sud-nord, c’est les greniers, tandis que a droite, ce sont les maisons d’habitation. Des familles vivent encore dans ces maisons.

Nous avons pu visiter la maison « musée » de ce village. Il faut dire quand même que c’est le village le plus touristique et que les sépultures montrées précédemment sont attachées a ce village. Donc, la maison visitée aurait plus de 500 ans, sachant que le maintient en l’état est assuré régulièrement.

La pièce principal et au fond la pièce des enfants qui est également la cuisine.

Nous avons enfin été au marché hebdomadaire des animaux ici a Rentepao, qui est le centre névralgique de la vente de buffles dans la région. Il y a aussi des cochons, dont les fameux cochons a emporter. Voyez vous même.

Étalages de Cochons, 1 Mètre de circonférence coûte 1 Million de Roupia

Aussitôt choisis, aussitôt emporté !

 

 

3 thoughts on “Tana Toraja

  1. Reply Nonore Nov 16,2012 14 h 49 min

    Si j’avais eu prof d’histoire comme toi, j’aurais eu de meilleures notes…
    Mais dis moi, que font ils des corps pendant 9 mois? Il reste tranquillement sur le canap’ en attendant l’enterrement? Sympa pour les gosses…

  2. Reply Danièle Nov 18,2012 0 h 41 min

    … et sympas pour le mouches et les rats… 🙁

  3. Reply Alexandra Nov 19,2012 14 h 53 min

    Article très intéressant. Thanks Vian!

Leave a Reply